A fin décembre 2009, le nombre de catholiques domiciliés en ville d’Estavayer-le-Lac s’élevait à 3245 pour une population dépassant 5000 âmes. C’est dire que la cité a connu une impressionnante évolution depuis 1886, époque durant laquelle le Père capucin Apollinaire Dellion écrivait son Dictionnaire historique et statistique des paroisses du canton.

A cette époque, la communauté catholique staviacoise comptait 1685 membres, y compris la population des communes de Forel (178), Autavaux (144) et Sévaz (63) qui faisaient alors partie de la paroisse d’Estavayer-le-Lac.

La paroisse Saint-Laurent vola de ses propres ailes à partir de 1885 après l’avoir été sous celles de la commune. Le récit parfois homérique de la séparation figure dans le livre Estavayer à tous les vents publié en 2007.

A la tempête des premières années succédèrent des décennies heureusement plus sereines, marquées par la fermeté des paroissiens et paroissiennes de défendre la foi transmise par leurs ancêtres. Cette volonté se traduisit au fil des siècles par la construction dès 1379 de la collégiale (période finale de l’art gothique) sur les fondations d’une église romane dont l’origine se perd dans de profondes ténèbres.  

Riche d’un patrimoine d’une rare qualité, la paroisse a consenti ces dernières décennies à de gros investissements afin de transmettre ses biens dans un état irréprochable aux générations futures. A la restauration de la collégiale, de la chapelle de Rivaz, de la Maison des œuvres et de la cure, s’ajouta celle des antiphonaires, fabuleux ouvrages médiévaux, uniques par la beauté de leurs lettrines. Ces richesses se complètent d’une multitude d’objets (calices, ostensoirs, statues, reliquaires et bannières, entre autres) qui font du trésor religieux de la paroisse Saint-Laurent l’un des plus remarquables du canton, après celui de la cathédrale et de plusieurs sanctuaires d’ordres religieux. C’est aux membres du clergé local qui se succédèrent au fil des siècles que l’on doit cette appréciation à laquelle on associera, bien sûr, les contribuables, les donateurs et les corporations de droit public.

On notera également les liens qui, depuis 1316, se sont tissés avec le monastère des Dominicaines, ce haut lieu de prière, de partage et de paix. On n’oubliera pas les relations non moins chaleureuses entretenues depuis de nombreuses décennies avec les Sœurs de la Sainte-Croix d’Ingenbohl et les Missionnaires de Saint-François de Sales.